Correspondance
Extrait d’un lettre du 28 Octobre 2….
Nous sommes atterrés par la découverte que les gens ont faite du charnier de Y. Je n'ai pu qu'essayer de dormir toute la nuit en ayant ces images diffusées par la presse télévisée française sous les yeux (la télévision locale les a censurées).
Pour une fois elle a eu un réflexe de sécurité. La France s'en fiche, elle. Elle montre.
Ici, la crainte de réactions possibles de la part de la population les a rendus mesurés.
On dit que c'est la gendarmerie qui a fait cela. Comment qualifier ces hommes-là ? Des criminels ? Des brutes ? Ce sont les mêmes hommes qui contrôlent les routes.
Comment désormais savoir qui est en face de toi ?
Comment peuvent-ils vivre avec cela sur la conscience ? Une rafle calculée, et un assassinat collectif raisonné. Il y a eu un survivant qui a témoigné (dépêche Agence France Presse)....
Hier encore un témoignage bouleversant d'un musulman devant la mosquée brûlée.. " Nous l'avions construite de nos mains, petits et grands, on n'a plus rien, plus d'endroits pour prier..Ils se sont trompés de lutte..."
Ces derniers mots résument à eux seuls l'absurdité du monde dans lequel nous vivons. Et mes mains tremblent en écrivant les paroles de cet homme simple qui sanglotait...
Que te dire ? Quelques jours pour se mettre à l'abri.